
#dérive
Fiche par Emmanuelle Lescouet
tu respires avec lenteur et l’incessant mouvement de l’eau sur le lac Saint-Louis te donne un sentiment de calme à force de t’égarer dans l’horizon tu oublies ta propre finitude le vent est un allié dans la lutte pour une vie meilleure #ÎleSaintBernard #dérive #poésie
Yan St-Onge – 26 novembre 2022

Table des matières
- Description de l’œuvre
Une fiche descriptive de l’œuvre et de ses éléments techniques.
- L’œuvre
Un résumé de l’œuvre et une présentation de l’expérience d’usager.
- Ressources éducatives
Des ressources éducatives qui sont constituées de pistes d’exploitation, de contenus pédagogiques, d’expérimentation sur la réception de l’œuvre ainsi que de la démarche de création.
Description de l’œuvre
Auteur·rice·s
Œuvre ouverte et collaborative.
Quelques comptes particulièrement actifs :
Benoit Bordeleau : @benoitbordeleau
Alice Van der Klei : @AlicevdK
Yan St-Onge : @ysoboy
Date de la première publication et dernière mise à jour connue
2010, en cours.
Langues
français
Système opératif et supports requis

Expérience proposée :
- Œuvre des réseaux sociaux
- Twittérature
Fonctionnalités numériques et caractéristiques médiatiques :
- Lecture simple
- Engagement dans une œuvre ouverte et collaborative
L’œuvre
#dérive est une œuvre twittéraire, ouverte participative et collaborative sur les réseaux sociaux qui a été initiée en 2010 par Victoria Welby et Benoit Bordeleau. Cette œuvre est identifiée par l’utilisation récurrente du hashtag ou mot-clic « #dérive », dont elle porte le nom; mais aussi par la géolocalisation asynchrone du contenu partagé, elle aussi symbolisée par l’utilisation d’un hashtag dédié. C’est un « chantier littéraire » ouvert dont la vocation et de collecter toutes les formes artistiques pouvant être diffusées sur le Web. En effet, l’œuvre #dérive propose une nouvelle manière de documenter l’espace urbain et le quotidien à travers des photographies figuratives ou abstraites et de brèves propositions textuelles, parfois agrémentées de courtes vidéos. Il peut en effet s’agir de phrases entendues sur le coin d’une rue, de détails architecturaux, de fragments géopoétiques, de conversations, ou encore de remarques philosophiques.
L’œuvre est tout d’abord née sur des blogues avant de migrer sur Twitter où elle continue à s’épanouir. Elle exploite également Instagram et, plus rarement, Facebook (avec le même mot-clic), mais elle demeure principalement active et visible sur la plateforme de microblogging Twitter.
L’œuvre #dérive explore l’environnement urbain, au prisme de l’émerveillement et du poétique, par une création spatiale de situation. En effet, mêlant dérive physique, par les propositions des artistes et auteur·rice·s, et dérive dans l’espace numérique, par ses lecteur·rice·s, #dérive peut être considérée comme une pratique urbaine numérique qui engendre une véritable écriture-lecture de l’espace. Il s’agit ici d’une œuvre de littérature des réseaux qui offre le partage de fragments poétiques, qu’ils soient narratifs ou non, et l’expérience vécue de la ville au sens général, non pas d’une ville en particulier, permettant ainsi d’entrevoir un urbanisme parallèle concret et infraordinaire.
Si l’œuvre #dérive peut potentiellement évoquer n’importe quel coin de la planète, elle se focalise sur Montréal, et bien que quelques publications évoquent d’autres villes, le cœur du corpus est québécois.
Chaque message présente un élément incongru ou remarquable. Les textes brefs sont parfois accompagnés d’une photographie ou d’une courte vidéo.
La géolocalisation proposée est assez floue, pouvant renvoyer à un nom de rue, une ligne de métro ou un quartier. Elle permet cependant de s’inscrire dans l’imaginaire de ces lieux.
Cette œuvre est ouverte à tou·te·s ceux·lles qui souhaiteraient contribuer. En effet, l’œuvre #dérive ne possède ni comité de lecture ni d’espace de soumission préalable et chacun·e est libre de participer librement. Pour cela, il suffit d’ajouter le mot-clic « #dérive » et un hashtag indiquant la localisation évoquée.
Ressources
Éducation
Cette œuvre peut être employée pour familiariser les étudiant·e·s à Twitter et à la twittérature. La diversité des propositions, variant pour chaque auteur·rice, offre un panorama des pratiques littéraires sur la plateforme. L’équipe d’auteur·rice·s qui porte cette œuvre est également impliquée dans Particules, une performance annuelle twittéraire. Elle est habitée par des poètes et écrivain·e·s québécois·e·s, et peut permettre un contact avec leurs œuvres. Ces fragments peuvent être un avant-goût de leur pratique.
L’approche de l’espace comme lieu d’émerveillement peut être un point de départ pour évoquer le situationnisme, bien que l’œuvre s’en éloigne. Elle repose en effet sur les mêmes principes fondateurs: l’observation de l’environnement immédiat et son réenchantement par la création de situations – des moments brefs et précieux, remarquables.
Le travail de l’espace par un référencement plus lointain, non précis ou cartographique, ouvre de nouvelles perspectives pour une géopoétique urbaine.
Création
Plus d’informations sur cette œuvre :
Comment citer cette page :
Lescouet, E. (2023, 13 mars). Fiche sur #dérive. Lab-yrinthe. https://lab-yrinthe.ca/oeuvres/derive