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La baladodiffusion, un média en plein essor

par Prune Lieutier

En 2014, la première saison du balado américain Serial a réalisé plus de 80 millions d’écoutes individuelles en l’espace de deux ans, devenant du même coup le premier contenu audio-narratif se plaçant à un niveau équivalent aux séries télévisées les plus populaires. Ce succès inattendu semble avoir marqué le début d’une nouvelle ère pour la création balado. Depuis ce succès mondial, l’appétence pour la baladodiffusion est en croissance exponentielle, au Canada comme ailleurs.

Ainsi, tel que le rappelle le Fonds des médias du Canada dans son rapport de tendances 2019,

« le contenu audio continue de se tailler une place de choix dans les habitudes de consommation des Canadiens. Ce sont maintenant 61% des adultes qui connaissent le phénomène, un pourcentage à peine inférieur à celui des États-Unis, où 64% de la population estime connaître la baladodiffusion (source: Edison Research). Au Canada, sans grande surprise, ce sont les 18-34 ans qui témoignent le plus d’enthousiasme pour ces contenus audio. 41% des membres de ce groupe d’âge en écoutent chaque mois. La moyenne canadienne s’établit à 28%.»

Le Nieman Lab, dans ses prédictions 2019, considérait déjà la baladodiffusion comme un équivalent médiatique du Slow Food. Le site Infopresse résume ainsi : 

« Gavé d’informations, de notifications incessantes, de textos, de publicités, de statuts Facebook et de stories Instagram, le citoyen numérique semble être à la recherche d’un refuge médiatique. Il a envie d’une bulle rassurante, où des voix humaines racontent des histoires. Tout simplement. »

Infopresse – « La baladodiffusion: lieu de tous les possibles (ou presque) » – 22 mai 2019.

Cet engouement est soutenu également par l’intérêt grandissant des entreprises et des institutions pour l’utilisation de la baladodiffusion comme moyen de promotion et de médiation de leurs activités. Ainsi, selon le groupe d’étude médiatique PwC’s Global Entertainment & Media Outlook, l’industrie du balado générera 1,6 milliards de dollars US dans le monde d’ici 2022.

Cette évolution rapide du secteur a entraîné le développement de plusieurs studios, notamment au Québec, comme Magnéto, RECréation, Transistor média et La puce à l’oreille. Mais le milieu reste en émergence, et commence tout juste, collectivement, à se structurer. À ce titre, une connaissance affinée des publics, des stratégies de diffusion, des potentiels et impacts est à préconiser.

Cette évolution rapide du secteur a entraîné le développement de plusieurs studios, notamment au Québec, comme Magnéto, RECréation, Transistor média et La puce à l’oreille. Mais le milieu reste en émergence, et commence tout juste, collectivement, à se structurer. À ce titre, une connaissance affinée des publics, des stratégies de diffusion, des potentiels et impacts est à préconiser.

Par ailleurs, la crise du coronavirus et les mesures de confinement qui en ont découlé ont eu pour conséquence un fort développement de la consommation culturelle et littéraire en ligne. Ainsi, tel que le rappelle le magazine français Actualitté dans son article « Québec : ebook et audiolivre, spectaculaire envolée du prêt numérique » daté du 16 juin 2020, entre la mi-mars et la fin 2020, plus d’un million d’ebooks ont été prêtés par les bibliothèques du Québec, soit, en comparaison avec l’année 2019, + 56% en mars, + 140% en avril, et + 126% en mai.

Parmi ces formats numériques, ce sont les audio livres qui tirent le mieux leur épingle du jeu : comparativement à 2019, les prêts d’audiolivres ont connu une explosion avec + 312% en mars, + 496% en avril et + 672% en mai. Dans le domaine du jeunesse, les chiffres de prêt numérique sont encore plus impressionnants :

« La bande dessinée affiche 522 % de progression, 519 % pour les documentaires et 431 % pour les albums et romans. Ces trois segments éditoriaux représentent près de 16,7 % des prêts numériques. Sur la même période l’an passé, ils représentaient à peine 6,3 %. » 

Ces chiffres impressionnants démontrent l’engouement des publics pour les formats numériques littéraires et documentaires, et en particulier audio. Il y a fort à parier que cette tendance se poursuivra, notamment grâce au développement de l’offre de contenus, à l’évolution des habitudes de consommation culturelle des publics, et à l’augmentation de la découvrabilité et des avenues de diffusion des œuvres.

Comment citer cette page :
Lieutier, P. (2021, 17 novembre). La baladodiffusion, un média en plein essor. Lab-yrinthe. https://lab-yrinthe.ca/actualites/la-baladodiffusion-un-media-en-plein-essor-1