Trousse poétique
Fiche par Eleonora Acerra et Emmanuelle Lescouet
Table des matières
- Description de l’œuvre
Une fiche descriptive de l’œuvre et de ses éléments techniques.
- L’œuvre
Un résumé de l’œuvre et une présentation de l’expérience d’usager.
- Ressources éducatives
Des ressources éducatives qui sont constituées de pistes d’exploitation, de contenus pédagogiques, d’expérimentation sur la réception de l’œuvre ainsi que de la démarche de création.
Description de l’œuvre
Auteur·rice·s
Daphné B., Gabrielle Boulianne-Tremblay, Kim Doré, Jean Désy, Hélène Dorion, Marie-Andrée Gill, François Guerrette, Baron Marc-André Lévesque, Michel Pleau, Jean-Christophe Réhel, Érika Soucy
Éditeur·rice·s
Tout à coup la poésie et Maison de la littérature
Autres contributeur·rice·s
Geneviève Allard, Pascal Robitaille (réalisation et montage)
Geneviève Allard, Émilie Baillargeon et Marco Dubé, Catherine Lachance, Matthew Wolkow, Pascal Robitaille (images)
Benoit Bordeleau, Samuel Desrosiers, Frédéric Dufour, Gaëtan Troutet (conception sonore et musique originale), extrait de « Summertime » de George Gershwin, extrait de « Galop à la Malbaie » de Jos Bouchard
David Dallaire, Jean-Philippe Lepage, Calypso Lemoine, Madeleine Roy Forest, Charles-Antoine Forest Leblanc, Daphné Blaszkewycz, Samuel Martel et Yaëlle Parenteau, Daria Larose-Beaupré et Mila Nelson (figuration)
Date de la première publication et dernière mise à jour connue
publication de 2017 à 2019
Langues
français
Système opératif et supports requis
Expérience proposée :
- Œuvre poétique
Fonctionnalités numériques et caractéristiques médiatiques :
- Vidéo
- Lecture simple
L’œuvre
La trousse poétique Tout à coup — la poésie contient 30 vidéopoèmes d’auteur·rice·s québécois·es d’une durée variable entre 2 et 5 minutes.
Voulant « montrer (la poésie) sous plusieurs tons et plusieurs formes, (…) la débarrasser des atours figés et désuets avec lesquels certains l’imaginent parfois » (Tout à coup – la poésie, 2013), la sélection proposée s’avère très diversifiée, aussi bien en termes de formes vidéopoétiques que de thématiques.
Si le fil conducteur de la trousse semble être l’irruption surprenante de la poésie dans le quotidien, chaque texte évoque un fragment d’intimité et des morceaux de vie différents, personnels et intimes : un week-end, l’été, le rapport au corps ou encore la perte de mémoire.
Le format de la vidéo permet d’articuler le texte poétique avec des ressources sonores (les voix des auteur·rice·s lisant et interprétant leurs poèmes ainsi que des musiques) et iconiques (les images de la vidéo), qui contribuent à la construction du message et de l’esthétique de chaque œuvre.
La mise en voix, marque caractéristique du projet, semble établir un dialogue entre le rythme du texte et les espaces représentés. La douceur du texte et les choix de mise en voix de Jean-Christophe Réhel, par exemple, font écho au paysage naturel et estival qui se déploie derrière lui. L’intimité du texte de Gabrielle Boulianne-Tremblay se traduit par des plans serrés sur des corps et sur leur dialogue avec des espaces urbains. La voix délicate de Michel Pleau se dévoile en même temps qu’une maquette en cours de construction.
Si l’écoute est linéaire et rappelle celle d’une lecture publique, la mise en images et la bande sonore apportent au poème une dimension inédite et contribuent à développer une esthétique singulière, au plus près du propos de chaque texte : intime et méditative dans quelques cas, rythmée et angoissante dans d’autres.
Chaque vidéopoème se saisit d’une iconographie particulière : film de vacances ou document d’archives, vidéo d’art ou de performance, par exemple. Les environnements changent et confrontent l’auditeur·rice-spectateur·rice à des espaces poétiques divers : un talus chez Jean-Christophe Réhel, une forêt verdoyante chez Jean Désy, un inquiétant atelier aux fenêtres barrées de fer forgé chez Kim Doré.
Dans son vidéopoème Les Sports extrêmes, par exemple, Baron Marc-André Lévesque évoque un congé sur le fleuve.
Avant même l’apparition d’images, le bruit d’un gonfleur pneumatique remplit l’espace sonore, remplacé ensuite par la voix du poète et par le bruit de quelques mouettes. L’auditeur·rice-spectateur·rice assiste ainsi, comme suspendu·e à côté du poète sur son kayak gonflable, au bonheur d’une après-midi sur l’eau et découvre, avec ce dialogue avec les berges, l’environnement du poème. On devine une perche dans la main du poète, sur laquelle trône l’objectif : le poète se filme lui-même, reprenant l’esthétique des films de famille amateurs. Le ton est celui de la discussion et le regard oscille entre l’objectif, le paysage et les feuilles du texte, mimant ainsi un mouvement naturel et familier.
Un tout autre environnement visuel, sonore et textuel est proposé dans d’autres vidéopoèmes, comme dans Devoir de poésie de Jean Désy. Des coins fantasmés et verdoyants des forêts québécoises défilent à l’écran alors que, sur l’arrière-plan sonore, le ruissellement de l’eau, le chant des mésanges et des chouettes, tout comme le hurlement du loup, contribuent à recréer ce lien profond et ancestral qui fait de l’homme une créature de la terre. Le devoir de poésie s’impose ainsi, par la voix ferme et cadencée du poète, comme un devoir d’humanité (« nous avons tous au corps un devoir de poésie ») et, en même temps, comme une émanation de la terre elle-même (« nous sommes nous-mêmes cette terre, qui pleut, qui geint, qui éclate et qui luit »).
Ressources
Éducation
La Maison de la littérature affirme dans toute sa communication le souhait que les œuvres contenues dans la Trousse poétique soient utilisées dans les classes du secondaire.
Elles peuvent, en effet, être utilisées pour découvrir des poète·sse·s québécois·es, pour travailler sur la dimension verbale du texte poétique et pour faire produire aux élèves des créations vidéopoétiques analogues.
Elles peuvent aussi être analysées en valorisant les spécificités de leur format.
La mise en voix permet d’interroger, d’une part, la notion de lecture interprétative, d’autre part, la relation entre texte écrit et performance. Les élèves pourraient être invité·e·s à analyser les effets de sens donnés par les choix interprétatifs de chaque voix, puis à comparer leurs lectures avec celle proposée dans la vidéo. Ce faisant, iels seraient amené·e·s à rendre compte de la pluralité des sens du texte poétique et à explorer les possibilités d’interprétations multiples offertes par la lecture à voix haute. La dimension de performance permettrait d’aborder les pratiques sociales et langagières rattachées à chaque création et d’analyser le rôle du corps et de la mise en scène de soi utilisés pour exprimer le message.
Le travail sur la mise en scène permettrait plus particulièrement de réfléchir aux choix de contextualisation adoptés en fonction des œuvres et d’interroger l’environnement graphico-sonore de chaque vidéo, ainsi que les codes et les styles mobilisés (film documentaire, animation, film d’archives ou de famille, noir et blanc, etc.).
La présence des auteur·rice·s dans le texte pourrait être utilisée pour interroger la posture auctoriale et les modalités d’expression et de communication d’un univers poétique par la mise en scène de soi. Quelle image de soi et de son monde intérieur a-t-on choisi de privilégier dans chaque vidéopoème? Ce travail pourrait être couplé avec l’analyse d’une sélection de carnets d’écrivain.e.s, rédigés par les participant.e.s dans le cadre du projet et évoquant leur rapport à la poésie.
Voir aussi les fiches pédagogiques conçues par la Maison de la littérature en collaboration avec le RECIT :
On s’intéresse également à la Trousse sur Profweb!
Création
On peut retrouver les artistes et leurs créations sur les site suivants :
Comment citer cette page :
Acerra, E, et Lescouet, E. (2022, 9 juin). Fiche sur la Trousse poétique. Lab-yrinthe. https://lab-yrinthe.ca/oeuvres/trousse-poetique